Le Parquet national financier a lancé une enquête sur le géant pharmaceutique français Sanofi en mars, le soupçonnant de manipulation de cours, a confirmé une source judiciaire mardi 7 novembre, corroborant les informations de La Lettre.
Cette enquête préliminaire est centrée sur la « diffusion d’informations fausses ou trompeuses et la manipulation de cours » et a été confiée à la Brigade financière. Elle porte spécifiquement sur la communication financière de Sanofi, en particulier concernant l’un de ses médicaments phares, le Dupixent. Selon les rapports, Sanofi aurait utilisé une communication financière trompeuse pour convaincre les marchés financiers des excellentes perspectives de lancement de ce médicament.
Il n’a pas été précisé si des perquisitions ou des gardes à vue avaient été menées dans le cadre de cette enquête. Interrogé par l’Agence France-Presse (AFP), Sanofi a déclaré ne pas être au courant d’une telle enquête.
Le Dupixent, également connu sous le nom de dupilumab, est un médicament largement utilisé pour le traitement de l’asthme et de l’eczéma. Il s’agit d’un blockbuster, générant plus d’un milliard d’euros de revenus annuels pour Sanofi.
En plus de l’asthme et de l’eczéma, le Dupixent est également approuvé dans divers pays pour le traitement de la polypose nasosinusienne et de l’œsophagite à éosinophiles. Depuis l’arrivée de Paul Hudson au poste de directeur général de Sanofi en 2019, l’entreprise a misé sur le potentiel du Dupixent, cherchant à élargir les ventes et à obtenir de nouvelles autorisations thérapeutiques.
Les résultats ont été impressionnants, avec des ventes passant de 380 millions d’euros au troisième trimestre 2019 à 2 milliards d’euros à la fin de 2019. Le médicament est désormais commercialisé dans 34 pays, contre 18 à l’arrivée de M. Hudson. Entre 2020 et 2021, les ventes ont grimpé de 3,5 milliards à 5 milliards d’euros. Lors de la présentation des résultats trimestriels fin octobre, M. Hudson a annoncé que Dupixent se rapprochait des 11 milliards d’euros de ventes annuelles. Cependant, les investisseurs restent préoccupés par la dépendance de Sanofi à ce médicament phare, dont le brevet expire en 2031.