L’année 2024 s’annonce positive du côté des salaires, bien que les augmentations prévues semblent être en léger recul par rapport à 2023, oscillant entre 3,5 % et 4 %, selon les estimations de cabinets spécialisés. Cette tendance à la baisse est en réponse à la diminution prévue de l’inflation, qui, bien que ralentissant, reste une préoccupation persistante. En 2024, la Banque de France prédit une inflation de 2,5 %, tandis que l’Insee table sur 2,6 % en juin prochain.
Le pouvoir d’achat demeure une priorité cruciale pour les salariés, soulignée par les syndicats, notamment Marylise Léon (CFDT), qui a critiqué le manque de clarté du président Macron à ce sujet lors de sa conférence de presse du 16 janvier. Emmanuel Macron a appelé le gouvernement à un effort soutenu pour améliorer les conditions de vie par le travail. Il prévoit des discussions avec les branches qui maintiennent des rémunérations en dessous du Smic, dans l’objectif de stimuler des dynamiques salariales.
Le phénomène de « smicardisation » de la société, mentionné par le Premier ministre, souligne l’augmentation significative du nombre de salariés rémunérés au Smic. Au 1er janvier 2023, 17,3 % des salariés du privé ont bénéficié de la revalorisation, contre 14,5 % un an plus tôt. François Hommeril, président de la CFE-CGC, a rapporté que le Premier ministre et lui ont discuté de cette préoccupation.
Les entreprises, confrontées à des attentes élevées des salariés dans un marché de l’emploi tendu et une croissance économique atone, maintiennent des enveloppes d’augmentation importantes, bien que conscientes du ralentissement de l’inflation. Selon une étude du cabinet LHH, les budgets des négociations annuelles obligatoires (NAO) devraient connaître un ralentissement, avec un budget médian d’augmentation de 3,6 %.
Les intentions d’augmentation, légèrement en retrait par rapport à 2023, reflètent la réponse à la baisse progressive de l’inflation. Néanmoins, les attentes des salariés en matière de rémunération restent élevées, avec une moyenne de 12 % souhaitée pour 2024, bien que les anticipations réelles se situent autour de 4 %, alignées sur les prévisions des chefs d’entreprise (3,6 %).