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Déconnexion avec la nature et éco-anxiété chez les jeunes : une étude approfondie

Une équipe interdisciplinaire de chercheurs de l’Université d’Adélaïde a mené une étude approfondie sur le phénomène de déconnexion avec la nature et l’éco-anxiété ressentie par les jeunes.

Cette équipe a analysé 122 articles et ouvrages portant sur les expériences des enfants et des jeunes ainsi que sur les réponses des éducateurs à ces expériences. Les conclusions de cette recherche ont été publiées dans la revue Environmental Education Research.

« Nous avons constaté chez nos étudiants un niveau accru de préoccupation environnementale, qui semble être alimenté par leur prise de conscience de l’insoutenabilité de la relation actuelle entre l’humanité et la nature, et leur difficulté à imaginer une alternative », explique la professeure associée Shoko Yoneyama, du Département d’études asiatiques, qui a formé l’équipe de recherche en 2022.

L’intérêt pour la recherche sur l’éco-anxiété a fortement augmenté ces dernières années, et les résultats montrent clairement que ce phénomène est très répandu chez les enfants et les jeunes du monde entier. Cependant, les enfants d’aujourd’hui passent beaucoup moins de temps en plein air que leurs parents à leur âge, et beaucoup ressentent une déconnexion avec la nature.

La docteure Ariane Gienger, associée de recherche postdoctorale au Département de géographie, environnement et population, et auteure principale de l’étude, note que peu de recherches ont jusqu’à présent exploré les interactions entre la déconnexion de la nature et l’éco-anxiété.

« Nous avons constaté que les éducateurs se tournent souvent vers l’éducation en plein air et les sorties sur le terrain pour encourager la connexion à la nature, ce qui semble améliorer le bien-être des étudiants, au moins à court terme », explique la docteure Gienger.

« Mais en parallèle, les recherches sur l’éco-anxiété montrent que les jeunes qui se sentent plus proches de la nature ressentent souvent des émotions négatives plus intenses lorsqu’ils pensent à la dégradation continue de la nature, un aspect à prendre en compte lors de l’élaboration de programmes éducatifs. »

« C’est un exemple parmi d’autres, mais il montre l’importance d’aborder les expériences des jeunes de manière holistique », ajoute-t-elle.

Un aspect intéressant ressort également des récentes études dans ces deux domaines, qui plaident pour des approches éducatives transformatrices visant à sensibiliser les élèves à leur interdépendance avec leur environnement.

« Les jeunes apprennent qu’ils font partie de la nature, dans le sens où leurs actions influencent l’environnement et le climat, et que ces derniers les affectent en retour », souligne la professeure associée Yoneyama.

Elle mentionne par ailleurs des recherches intéressantes portant sur l’exposition des étudiants à différentes visions du monde. « Cela peut montrer aux étudiants que, bien que la relation dominante entre l’homme et la nature soit insoutenable, ce n’est pas la seule option possible », explique-t-elle.

« J’ai moi-même intégré des éléments de l’animisme japonais dans mes cours depuis plusieurs années, et j’ai constaté que mes étudiants apprécient réellement ces éléments spirituels qui ne font pas partie de leur éducation habituelle. »